Nouveaux paradigmes en éducation par Jorge Terrén

Nouveaux paradigmes en éducation

par Jorge Terrén

L’importance de la vivencia
Le processus éducatif seul se réalise systémiquement chez l’individu, pour qu’un apprentissage se passe, il faut que LE CORPS ENTIER APPRENNE.
Le livre de la vie n’est pas écrit sur des feuilles de papier, mais avec des VIVENCIAS, pour pouvoir le lire il faut vivre, sentir la vie, nous sentir vivant.
Avec la Biodanza, nous proposons comme stratégie pour récupérer ce lien perdu la création d’un environnement enrichi en possibilités de façon à ce que LA VIE SE PRESENTE.
Ce qui ne s’apprend qu’avec la tête est de l’INFORMATION, ce que nous apprenons avec tout le corps est de la connaissance.
Nous croyons qu’il faut éduquer pour vivre avec harmonie, non pour l’excellence conceptuelle.
INFORMATION est ce qui s’apprend seulement avec la raison.
CONNAISSANCE est ce qui s’apprend avec tout le corps.
SAGESSE est la connexion avec la vie.
On n’éduque pas que de façon théorique. Les théoriciens étaient les observateurs dans le théâtre grec. La figure de l’observateur doit changer pour celle du PARTICIPANT.
Le processus de conscientisation n’est pas donné par l’autre. CE N’EST PAS ENSEIGNE, C’EST SEULEMENT APPRIS.

Eduquer dans un environnement enrichi
Nous devons créer des conditions pour apprendre et non imposer des directions.
Cela veut dire offrir beaucoup de possibilités, beaucoup de stimulations et permettre que l’élève choisisse laquelle d’entre elles il va utiliser pour son évolution.
Les éducateurs nous stimulent et ceux qui sont éduqués réagissent de façon auto-organisationnelle à ces stimuli.
Auto-organisation est la capacité de ceux qu’on éduque à ordonner leurs propres expériences et ainsi de grandir.
Si nous allons parler de la vie nous devons modifier le point de vue à partir duquel nos élèves perçoivent, sortir d’un état de conscience ordinaire, créer un environnement de possibilités de magie, de mystère. C’est cette incertitude qui va permettre à l’élève de sortir du confort de l’autorégulation et entrer dans la zone de pénombre qui permet sa propre créativité.
Il n’y a pas d’évolution individuelle, il y a CO-EVOLUTION avec le milieu ambiant.
Ainsi, si nous changeons le milieu ambiant, nous changeons l’évolution. Par exemple, passer de la critique à la qualification, du répresseur au permissif. Si nous donnons plus de liberté, de joie et d’affect, on éveille d’autres fonctions chez ceux que nous éduquons.
Il me semble difficile de croire qu’il puisse avoir accès à la connaissance sans l’affectivité.
L’EDUCATION DOIT ËTRE FAITE AVEC AMOUR.
L’amour est la force qui unit, qui relie.
Notre monde est « notre vision du monde ».
« Nous voyons ce que nous connaissons » et pour cela, si nous enseignons avec amour, nos élèves illumineront l’amour dans le monde et le verront.

Le changement de regard, de la critique constructive à l’acceptation amoureuse
L’erreur n’existe pas dans le processus d’apprentissage.
L’erreur est la condition de la réussite, son chemin.
Si nous regardons notre vie, nous avons souvent plus appris avec nos erreurs qu’avec nos réussites, il y a même une phrase qui dit : « L’expérience est la somme des erreurs commises ».
Nous les éducateurs avons besoin de « changer notre regard ». Il doit être une « acceptation amoureuse » dixit Ricardo Klein.
La critique constructive est seulement un prétexte qui cache la recherche de fautes.

Enseigner n’est pas corriger
Il doit y avoir une interaction, élèves et didacticiens travaillent ensemble dans le processus éducatif, personnel et empathique. La connaissance se « construit » avec cet ensemble.
Le défi est d’éliminer la pression que subissent les élèves pour atteindre les objectifs et développer le PLAISIR DE LA DECOUVERTE.
On a pensé à l’apprenant comme à quelque chose de vide qui doit être rempli en lui donnant ce qu’il n’a pas et IL EST EDUQUE DEPUIS L’EXTERIEUR.
Il faut mettre l’accent sur l’apprentissage de l’apprenant plus que sur le professeur et son enseignement.
Nous devons potentialiser le positif plus que corriger le négatif.
Il faut potentialiser les maîtrises personnelles, en créant un environnement pour que l’élève exprime ce qu’il a à l’intérieur. LE DIDACTICIEN EST UN GUIDE QUI ACCOMPAGNE. Il ne peut amener les personnes que là où il est déjà allé. Ainsi, la vivencia du didacticien en tant qu’élève est très importante. (Ne pas se cacher en étant professeur par peur d’être élève).

Apprendre à sentir le monde
La réalité est une sensation, elle sort de l’intérieur.
D’abord on apprend vivenciellement et ensuite on élabore cognitivement.
Les activités scolaires doivent être « savourées », la sagesse a à voir avec la saveur plus qu’avec le savoir.
Les élèves doivent SOUPIRER, AHHH ! ENTENDU (Pédagogie du soupir).
En tant que didacticiens, il est préférable d’aider ceux qu’on éduque à SE DECIDER A ETRE (chemin ontologique) et à le laisser SE FONDRE DANS LA CONNAISSANCE (chemin épistémologique).

Quand nous parlons de vie, nous parlons de réseaux
Enseigner à rétablir des liens, créer des réseaux affectifs qui te soutiennent.
Avoir des amis est un acte évolutif.
Francisco Varela a défini l’intelligence comme la capacité d’entrer dans un monde partagé.
Nous avons perdu la connexion à la vie, depuis que la science l’étudie à partir de l’objectivité.
Nous devons donc récupérer cette connexion. Nous devons nous connecter à l’éducation avec la vie.

Jorge Terrén