La Biodanza met particulièrement en évidence le développement des fonctions affectives. L’amour est considéré par cette approche comme la grande force qui propulse la vie qui s’accomplit en même temps que le processus évolutif de chaque personne, comme un chemin vers l’intégration de l’identité.
« Pour arriver à aimer, l’être humain doit traverser des étapes successives dans lesquelles il doit s’affronter lui-même, affronter les risques de la solitude et de la mort, le vide de sens ; ces expériences provoquent un développement extraordinaire des fonctions affectives. » (Toro, 1991)
Le saut évolutif dans le processus continu de l’intégration de l’identité se produit par l’appropriation de la capacité à aimer.
En atteignant des niveaux d’intégration de l’identité, on vit avec plus d’intensité la vivencia d’amour entier, transcendant. La transcendance obtenue par l’intermédiaire de l’amour diminue l’individualisme et augmente l’identité.
Dans notre société actuelle, nous expérimentons à tous les niveaux institutionnels, des valeurs et des modèles culturels qui accentuent l’individualisme et l’absence de liens entre les personnes. Ces valeurs existent par le fait que la perpétuation de structures sociales déterminées, de systèmes idéologiques et d’hégémonie de groupes déterminés ou de minorités sur des majorités, intéresse la classe dominante. Pour cela, il est nécessaire que les identités soient massacrées, qu’elles restent omises et sans voix. La répression du lien affectif et de l’instinct grégaire, de la fusion sexuelle (orgasme) et du lien avec la nature transcendante de la vie répond à des nécessités de groupes qui détiennent le pouvoir et qui se nourrissent de ce mouvement pour la conservation des mandats anti-vie et d’une structure oppressive importante.
Le mouvement de l’affectivité et de l’amour, qui est le même que l’univers, est donc une façon transcendante de se dépouiller des conditionnements létaux de notre société.
La peur d’aimer est présente dans les actions de l’homme civilisé. La peur d’aimer est la peur de la rencontre avec soi-même. La peur de la rencontre avec sa propre identité et avec l’émouvante vivencia d’être libre.
La liberté expérimentée par l’homme, condition propre de son processus évolutif ontogénétique peut suivre deux chemins : celui de la destruction, de la perte de lien affectif, de l’individualisme et de la mort ; ou de la structuration, de l’organisation, de l’unité et de la vie. Seul l’amour peut offrir les conditions nécessaires au processus d’organisation et de diminution de l’entropie (processus de désordre propre à tout organisme vivant). Par le chemin de l’amour, l’individu rencontre la source structurante de l’existence.
L’amour se constitue de l’énergie qui conserve et permet l’évolution de la vie. Il est la référence nécessaire à la condition humaine qui cherche la liberté.
Zulmira Bomfin